English (United States)
 

Passation de pouvoir entre deux «élus»: Centre François Baclesse

18/10/19
reduce font Size enlarge font Size print content
Category: Other
ART8206EF75GH133.jpg

Article paru dans l’édition Septembre 2019 du magazin Semper – www.dsb.lu

 

Passation de pouvoir  entre deux «élus»

Le Dr Michel Untereiner, Directeur Médical et Général du Centre François Baclesse, Centre National de Radiothérapie du Luxembourg basé à Esch-sur-Alzette a dû faire preuve de nombreuses qualités tout au long de sa carrière afin de porter et développer cette institution qu’est devenu le CFB. Le temps est venu pour lui de passer le flambeau tout en douceur et en duo. L’heureux élu est le professeur Guillaume Vogin. Ils vont travailler ensemble quelques mois durant pour préparer au mieux cette succession.

Sandrine Stauner-Facques

 

Le Dr Michel Untereiner a été capable d’avoir une vision à court terme pour démarrer l’activité en 2000 et une vision à moyen et long terme pour avoir un projet qui s’articule et se développe autour des besoins du pays. Sa fonction lui a demandé d’adopter une forme de diplomatie par rapport au monde médical afin de permettre à la radiothérapie de s’implanter dans les protocoles de traitements du cancer car il y avait déjà une oncologie médicale bien organisée dans laquelle il a fallu intégrer une documentation intégrant les nouveaux standards en oncologie-radiothérapie. L’aspect relationnel a donc été très important. Son bagage scientifique et son expérience clinique ont été de nature à donner confiance aux décideurs (les gouvernances et les médecins qui adressent les patients). Le plus important a sans doute été la dimension éthique personnelle dont il a su faire preuve. Ce poste demande clairement une grande rigueur intellectuelle, clinique et scientifique.

Recrutement du Dr Michel Untereiner

Le critère significatif était de choisir quelqu’un qui avait une expérience clinique, qui avait la quarantaine et une expérience d’organisation managériale. Ces compétences réunies étaient nécessaires car il y avait tout à faire !

Lorsque le Dr Michel Untereiner est arrivé: «Il y avait tout à créer, c’était un gros challenge qui m’a énormément motivé ! Ce qui m’a enthousiasmé également, c’était l’aspect «Centre public» car ma vocation de fond finalement était de réaliser une médecine publique qui correspondait parfaitement à mes attentes personnelles, médicales et éthiques.»

Pari gagné, challenge relevé

Vingt ans après, on peut dire que tous les objectifs qui avaient été définis ont été réalisés. Le Dr Michel Untereiner a évalué les besoins de la radiothérapie dans un pays comme le Luxembourg.

«Nous avons défini tout cela sur les bases d’expériences personnelles et sur les bases des données de la littérature, ainsi que sur les connaissances issues du registre morphologique des tumeurs qui constituaient les seules données épidémiologiques disponibles à cette époque. Ce cahier des charges a été validé rapidement par le Conseil Scientifique et le Conseil d’Administration. Puis il nous a fallu 3 ans pour déployer l’ensemble du projet et mettre en place les soins puisque le centre a ouvert en janvier 2000.»

La passation

Pour succéder au Dr Michel Unterei¬ner, il fallait un successeur digne de ce nom et il a été trouvé en la personne du Pr Guillaume Vogin, personnalité discrète mais qui a la motivation et les compétences nécessaires pour relever le challenge.

Comme le dit le Docteur Michel Unte¬reiner: «Guillaume a déjà toutes les qualités requises au niveau médical et scientifique pour reprendre le flambeau. Il saura en bonne intelligence porter cette institution pour la maintenir à son niveau et la développer avec l’ensemble de ses partenaires.» Les deux hommes vont travailler côte à côte sur site, de septembre à juin 2020 (ils travaillent déjà ensemble depuis des mois). La mission du Dr Michel Untereiner sera de le conseiller, de l’accompagner dans son inté-gration au Luxembourg au niveau de l’organisation, du côté administratif et au niveau de la gestion d’une institution luxembourgeoise.

«Ce qui est important pour un radiothérapeute, c’est d’être un bon médecin et un bon oncologue et de bien connaître l’histoire naturelle des cancers et ensuite, il faut qu’il soit en capacité d’utiliser et de développer les équipements les plus modernes pour mettre en place les technologies les plus innovantes.»

 

 

 

 

 

 

 

 

Un profil complètement atypique

Le Pr Guillaume Vogin se définit comme «quelqu’un qui ose rêver». Enfant, il s’intéressait à l’astronomie et la Conquête Spatiale. De manière plus terre-à-terre, il s’est orienté vers des études médicales mais cette passion ne l’a jamais vraiment quitté. Il a toujours eu à coeur de créer un pont entre ces deux mondes; ce qui a clairement orienté son choix de spécialité au profit de l’oncologie-radiothérapie, discipline humaine par excellence, également très ouverte aux sciences plus dures. Très rapidement, sa curio¬sité pour la biologie l’a amené à fréquenter les laboratoires de recherche. Il a interrompu ses études médicales en 2008 pour se former à Harvard et préparer une thèse d’université (PhD). L’année d’après, il a tenté de faire converger ses deux aspirations pour l’espace et pour la cancérologie en se formant à la NASA aux effets des radiations cosmiques (dont certaines composantes sont utilisées pour traiter des tumeurs) sur la santé dans la perspective des vols spatiaux habités. La même année il a participé à la cam¬pagne de sélection des spationautes de l’Agence Spatiale Européenne puis a soutenu sa thèse d’exercice sur un sujet hybride. Tout cela a orienté la suite de son cursus: il s’est spécialisé et a acquis une expérience aux Etats-Unis mais également en France (à Lyon et à Paris) sur les techniques de radiothérapie qui sont hautement spécialisées (protonthérapie-hadronthérapie) et pour lesquelles il y a peu de centres de ressources actuellement. Précisons tout de même qu’à la base, il a suivi un cursus tout à fait classique de médecin radiothérapeute en France avec un internat de 5 ans entrecoupé de périodes à l’étranger, suivi d’un post internat de 3 ans puis un poste de Maître de Conférence des Universités.

 

Beaucoup de choses mais le même fil d’Ariane

Le Pr Guillaume Vogin a préparé sa thèse de doctorat à l’Université de Lyon où il a travaillé sur la sensibilité des tissus sains aux radiations. Il y a développé des tests que l’on pourrait proposer aux patients pour prédire quel sera leur risque d’effets
indésirables à la radiothérapie - notamment en pédiatrie. A son retour, il a monté de ses propres mains des structures de recherche en radiobiologie à Nancy.

En mêlant finalement tous ces incroyables éléments, ces diverses expériences, il en est venu à élaborer un projet de recherche orienté sur la tolérance des tissus sains à la radiothéra¬pie que ce soit pour ses aspects purement techniques que dans des aspects
biologiques ou encore pédagogiques, au service des patients et des futurs professionnels de santé.

Il vient d’être nommé Professeur d’Université cette année.Toutes ces expériences et ces compétences s’affichent dans une cohérence et une dynamique propre au Pr Guillaume Vogin.

Envie d’aller plus loin

Les motivations du Pr Guillaume Vogin sont évidentes. Il a envie d’aller plus loin, d’explorer d’autres facettes - notamment managériales - de sa personnalité et ce nouveau challenge ne pourra être que positif pour lui et pour le CFB.

«J’y entrevois un développement per¬sonnel et une façon de donner beaucoup de sens à notre métier sous ses différents aspects. Ce poste est pour moi porteur de sens: il va me permettre d’apporter ma contribution au rayonnement d’une institution et au service de la population luxembourgeoise et de la Grande Région. Je réalise tout à fait l’enjeu et la taille des efforts à déployer pour gérer l’ensemble de mes missions de soin, d’enseignement, de recherche et de direction d’établissement. Je mesure la quantité et la qualité du travail de Michel et de toute son équipe durant les 20 dernières années. J’arrive dans un centre très spécialisé magnifique, bien évalué par les patients et les correspondants avec des outils très performants et de belles perspectives. Je souhaite donner au Centre François Baclesse un rayonnement européen. Il a un positionnement parfait au centre de la Grande Région et dispose d’un tissu collaboratif très intéressant que nous cultivons déjà dans le cadre d’un programme pédagogique reconnu et ambitieux. Je poursuivrai mes mis¬sions d’enseignement et de recherche au sein de l’Université de Lorraine et conserverai un lien privilégié avec l’Institut de Cancérologie de Lorraine dans le cadre de projets collaboratifs.»

Le regard du Dr Michel Untereiner

«Il sera important que le CFB garde la notoriété qu’il a acquise, que cette notoriété sur le plan clinique et sur le plan des résultats soit développée. J’ai hâte de voir l’impulsion que Guillaume va donner aux aspects de recherche qu’il va porter. Certains aspects ont déjà été initiés. En effet, si au cours des 15 premières années nous avons surtout développé la clinique; au cours des 5 dernières années, nous avons intégré de la recherche clinique, et là, nous arrivons dans une autre phase où la recherche pourra encore être plus systématiquement déployée à partir du Centre François Baclesse et avec les autres centres de recherche du Luxembourg dans le domaine de la cancérologie.»

 

This page shows recent articles about clinical research.

The articles can be sorted by therapeutic area or disease, but may also deal with more general topics not specifically related to a disease. These  articles can be sorted as "other".