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Le Luxembourg lance l’étude PADOVA

12/10/22
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Category: Neurology / Stroke
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Article paru dans le magazine SEMPER – édition Juillet 2022 – www.dsb.lu

Rubrique RECHERCHE sous la responsabilité du Dr Manon Gantenbein, PhD, Responsable du CIEC du LIH

Un nouveau traitement vise à ralentir la progression de la maladie de Parkinson: le Luxembourg lance l’étude PADOVA

Le Luxembourg Institute of Health (LIH) et le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) annoncent le lancement de l’étude PADOVA, un essai clinique conçu pour évaluer l’efficacité et la sécurité du prasinezumab intraveineux chez des participants atteints de la maladie de Parkinson (MP) à un stade précoce. L’essai explorera un nouveau traitement ciblant la protéine que l’on pense être responsable de la détérioration des cellules nerveuses associée à la maladie.

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson?

La maladie de Parkinson est un trouble chronique progressif du mouvement qui entraîne un handicap dû à l’augmentation des symptômes moteurs et non moteurs au fil du temps. Elle est causée par le vieillissement prématuré et la dégénérescence des cellules du cerveau spécialisées dans la production de dopamine, nécessaire au contrôle du mouvement. Comme de plus en plus de cellules productrices de dopamine meurent au fil du temps, les symptômes de la maladie de Parkinson comme le ralentissement de la marche et les tremblements, s’aggravent.

Pourquoi l’étude PADOVA?

Le plus grand défi pour les chercheurs travaillant sur la maladie de Parkinson est de développer des approches thérapeutiques qui ralentissent la progression implacable du processus neurodégénératif. Les thérapies actuellement disponibles atténuent efficacement les symptômes moteurs en compensant essentiellement le manque de dopamine, mais elles perdent de leur efficacité à mesure que la maladie progresse. Les thérapies qui ciblent la cause sous-jacente de la maladie pourraient toutefois permettre de ralentir la progression clinique de la maladie, voire d’inverser les symptômes. De nombreuses thérapies dites neuroprotectrices ont été étudiées, mais toutes les tentatives de développer des traitements efficaces de modification de la maladie ont malheureusement échoué à ce jour.

Comment PADOVA va-t-elle s’attaquer à cette maladie?

Les recherches menées au cours des 20 dernières années ont montré que l’alpha-synucléine, une protéine naturelle et très répandue dans le cerveau, pourrait jouer un rôle dans le processus neurodégénératif de la MP et, par conséquent, affecter la libération de dopamine, entrainant finalement une perte du contrôle des mouvements. Pendant le développement de la maladie de Parkinson l’alpha-synucléine est produit en excès, ne se plie pas correctement et s’agglomère. Ces amas sont observés dans les zones du cerveau, où les cellules nerveuses vieillissent prématurément. Les amas sont également capables de se déplacer vers les cellules voisines, contribuant potentiellement à la propagation du processus de la neurodégénératif dans différentes régions du cerveau.

Dans ce contexte, le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et le Luxembourg Institute of Health (LIH) se sont associés à Roche Pharmaceu¬ticals pour lancer l’étude PADOVA au Luxembourg.

L’étude PADOVA est un essai clinique international qui évaluera si le prasinezumab (une molécule développée par Roche en collaboration avec Prothena) est capable d’éliminer un excès d’alpha-synucléine et donc de ralentir la progression de la MP. Le composé expérimental est un anticorps monoclonal humanisé qui a été conçu pour cibler l’alpha-synucléine mal repliée et agglomérée. L’espoir est que cette thérapie puisse contribuer à améliorer la santé des neurones et à ralentir la progression des symptômes de la MP.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’étude?

L’étude PADOVA, parrainée par Roche est menée simultanément au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, en Pologne, aux États-Unis, au Cana¬da, en Autriche et en France. L’étude PADOVA recrutera un total de 575 patients dans les 9 pays participants du monde entier, y compris le Luxembourg.

Pendant environ deux ans, les participants éligibles recevront le prasinezumab ou un placebo par voie intraveineuse une fois par mois, en plus de leur traitement habituel contre la MP.

L’objectif de cette étude est de comparer les effets, favorables ou défavorables, du prasinezumab versus placebo sur la progression de la maladie chez des patients présentant une maladie de Parkinson de stade précoce qui prennent un médicament standard pour le traitement des symptômes de leur maladie.

L’étude sera menée au CHL avec le soutien de l’équipe de médecine translationnelle transversale (TTM) du LIH et s’appuie sur l’expertise en recherche clinique du Centre d’investigation clinique et épidémiologique (CIEC) du LIH.

Qui peut participer à l’essai clinique?

Les personnes âgées entre 50 à 85 ans, dont le diagnostic de la maladie de Parkinson a été confirmé depuis 6 mois à 3 ans et qui reçoivent un médicament stable depuis au moins 6 mois (préparations levodopa ou inhibiteursMAO-B) contre la maladie de Parkinson pour traiter leurs symptômes peuvent participer.

Que se passera-t-il si je participe?

L’étude durera au moins 2 ans et comprendra un processus de sélection, une période de traitement et une période de suivi. Pendant la période de traitement, le participant recevra soit le médicament expérimental, soit un placebo (un médicament similaire ne contenant aucun principe actif) en plus de son traitement habituel contre la maladie de Parkinson.

Les deux médicaments de l’étude (le médicament expérimental et le placebo) seront administrés en perfusion intraveineuse (IV) toutes les 4 semaines à l’hôpital de jour du CHL. L’équipe chargée de l’étude pourra ainsi surveiller de près l’état de santé général du patient et voir comment il réagit au médicament étudié qui lui a été attribué. Une fois le traitement terminé, il sera demandé aux participants de revenir pour deux visites de suivi.

Pour plus d’informations sur l’étude clinique PADOVA (BN42358), merci de consulter le lien internet Clinicaltrials.gov en indiquant le Numéro suivant NCT04777331.

Quels sont vos espoirs pour cette recherche?

«En 1998, nous avons identifié la deuxième mutation mondiale du gène de l’alpha-synucléine comme cause de la maladie de Parkinson et, pour moi, c’est une réussite extraordinaire de la communauté internationale des chercheurs que, seulement deux décennies après la première identification de l’alpha-synucléine dans la maladie de Parkinson, un traitement spécifique ciblant cette protéine avec le pasinezumab puisse en¬trer dans les essais cliniques de phase II. Cela n’apporterait pas seulement aux patients atteints de la maladie de Parkinson une autre option de traitement - cela pourrait changer leur vie», a conclu le professeur Rejko Krüger, l’investigateur principal du site CHL au Luxembourg et Directeur de la Médecine Translationnelle Transversale (TTM) de Luxembourg Institute of Health (LIH).

Dites-nous plus sur le médicament de l’étude «le prasinezumab»?

Le prasinezumab est un anticorps mo¬noclonal humanisé. Les anticorps sont des protéines qui sont fabriquées par le corps lorsque le système immuni¬taire est activé. Les anticorps monoclonaux sont des anticorps qui ont été élaborés pour reconnaître un type spécifique de protéine et s’y lier.

Le prasinezumab se lie à une protéine appelée α-synucléine, qui est normalement présente dans le cerveau humain.

Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, l’α-synucléine forme des amas à l’intérieur des cellules cérébrales, qui deviennent malades.

Les symptômes de la maladie sont liés à la quantité d’amas anormaux d’α-synucléine et à leur localisation à l’intérieur du cerveau. Le prasinezumab peut éliminer les formes nocives d’α-synucléine afin d’éviter les lésions des cellules cérébrales et de ralentir potentiellement l’évolution de la maladie de Parkinson.

Le potentiel de recherche du Luxembourg est souvent sous-estimé en raison de la taille du pays.

Quelle est votre opinion?

Beaucoup d’efforts au niveau de la re¬cherche biomédicale au Luxembourg visent actuellement le retour au patient et le bénéfice que les patients peuvent en tirer directement. Ici le National Centre for Excellence in Re¬search – Parkinson Disease (NCER-PD) constitue un vrai avantage.

Effectivement ce programme a permis de mettre en place une cohorte de patients au niveau national, en y incluant la grande région.

Nous pouvons donc aujourd’hui donner un retour aux participants en leur proposant de participer à cette première étude proposant un traitement curatif.

Contact scientifique:

Prof Rejko Krüger Director, Transversal Translational Medicine Luxembourg Institute of Health Coordinator, National Center for Excellence in Research on Parkinson’s disease (NCER-PD), Parkinson Research Clinic, Centre Hospitalier de Luxembourg Tel: +352 44 11 8359

Contact pour le recrutement des participants et pour toutes questions sur l’étude PADOVA:

Docteur Deborah McIntyre, Physician-Scientist Specialist in Neurology, Transversal Translational Medicine Luxembourg Institute of Health, Tel: +352 4411-4848 E-mail Deborah.McIntyre@lih.lu

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