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Un an de Predi-COVID: focus sur les enfants et sur le «COVID long»

04/06/21
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Category: Other
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Article provenant du magazine SEMPER – édition Mai 2021 – www.dsb.lu

Rubrique RECHERCHE sous la responsabilité du Dr Manon Gantenbein, PhD, Responsable du Clinical and Epidemiological Investigation Center du LIH


Un an de Predi-COVID: focus sur les enfants et sur le «COVID long»

Lancée en avril 2020 dans le but d’identifier les facteurs de risque et les biomarqueurs associés à la sévérité de la COVID-19 dans la population adulte, Predi-COVID a récemment été étendue aux plus jeunes. L’étude de cohorte luxembourgeoise − coordonnée par le Luxembourg Institute of Health (LIH) et lancée initialement sous l’égide de la Task Force COVID-19 de «Research Luxembourg» − s’appuie notamment sur la collaboration avec le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) pour l’inclusion de jeunes participants. En parallèle, alors que le projet approche du premier anniversaire du recrutement de ses premiers participants adultes, ces premiers volontaires seront invités à participer au suivi final prévu dans le cadre de l’étude, qui cherchera spécifiquement à identifier les caractéristiques du «COVID long» à travers un nouveau questionnaire dédié.

Une nouvelle perspective: l’inclusion des enfants

La recherche autour de la COVID-19 s’est jusqu’à présent principalement concentrée sur l’évolution et le traitement de la maladie chez les adultes, en raison de l’incidence, de la gravité et de la mortalité plus élevées dans cette population. Bien que les enfants développent généralement des formes asymptomatiques ou plus bénignes de la COVID-19, des preuves récentes suggèrent que le virus SARS-CoV-2 peut être impliqué dans l’apparition de manifestations plus graves, menant par exemple à l’inflammation et à la défaillance de plusieurs organes (syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant), voire même à des complications cardiaques, telles que la myocardite et des dilatations des vaisseaux coronariens comme dans la maladie de Kawasaki.

«Les caractéristiques cliniques et les symptômes de la COVID-19 chez les enfants peuvent différer considérablement de ceux observés chez les adultes. Le but de l’extension pédiatrique de Predi-COVID est donc d’iden¬tifier les principaux facteurs de risque, qu’ils soient liés à l’immunité ou à des causes environnementales, associés aux formes plus graves de la maladie chez les patients les plus jeunes, et de définir les caractéristiques cliniques, biologiques et microbiologiques de la COVID-19 dans cette partie de la population», explique le Dr Guy Fagherazzi, Directeur du «Department of Population Health» (DoPH) du LIH et investigateur principal de Predi- COVID.

«Le but de Predi-COVID est d’identifier les principaux facteurs de risque, associés aux formes plus graves de la maladie chez les patients les plus jeunes, et de définir les caractéristiques cliniques, biologiques et microbiologiques de la COVID-19 dans cette partie de la population.»

 

Plus précisément, un minimum de 100 enfants et adolescents positifs à la COVID-19 et âgés de 0 à 17 ans seront inclus dans la cohorte Predi-COVID entre février et juin 2021.

De plus, un minimum de 30 enfants et adolescents asymptomatiques issus des ménages de participants adultes positifs à la COVID-19 seront éga­lement recrutés, dans le cadre de l’étude auxiliaire «Predi-COVID-H».

Le CHL − et plus particulièrement sa clinique pédiatrique à la «Kannerkli­nik» − sera responsable de l’inclusion des cas graves d’enfants hospitalisés de moins de 15 ans.

Le recrutement des enfants plus âgés et non hospitalisés, par contre, re­lèvera de la compétence du Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique (CIEC) du LIH. Les enfants à inclure dans l’étude seront identifiés directement par la Division de l’Ins­pection Sanitaire du ministère de la Santé, qui contactera leurs tuteurs légaux pour obtenir leur consente­ment.

Comme pour les adultes, l’évolution de la santé et les symptômes des en­fants participant à Predi-COVID seront régulièrement suivis grâce à différents outils numériques à distance, selon qu’ils sont à domicile ou à l’hôpital. De courtes évaluations par e-ques­tionnaires seront également effec­tuées tous les mois pendant 12 mois pour évaluer les conséquences poten­tielles à long terme de la COVID-19.

De plus, pour chaque enfant testé po­sitif et si les parents y consentent, des écouvillons nasaux, oro et naso-pha­ryngés, ainsi que des échantillons de sang, de salive et de selles seront prélevés par un(e) infirmièr(e) expéri­menté(e) lors de l’inclusion et après trois semaines. Pour les enfants de Predi-COVID-H, des données cliniques et socio-économiques, ainsi que des échantillons de sang, de selles, des écouvillons naso-pharyngés et oro­pharyngés, seront également préle­vés.

L’analyse d’échantillons de selles pro­venant à la fois d’enfants positifs à la COVID-19 et d’enfants en contact avec un membre positif du ménage permettra de mieux comprendre com­ment le virus est excrété dans les selles et comment le microbiome intestinal influence l’infection à la COVID-19 chez les plus jeunes.

Comme pour les adultes de l’étude, tous les enfants participant à Predi-COVID, capables de manipuler un smartphone, seront également invités à utiliser l’application CoLive LIH, afin d’enregistrer régulièrement leur voix pendant l’étude. Cela permettra aux chercheurs d’identifier des biomar­queurs vocaux de symptômes liés à la COVID-19 et ainsi de pouvoir mettre en place à terme du télé-suivi de la santé des personnes malades.

«Sur la base des résultats encou­rageants obtenus jusqu’à présent avec la cohorte d’adultes, nous pen­sons que l’extension pédiatrique de Predi-COVID fournira des informa­tions supplémentaires sur la phy­siopathologie et la dynamique de la COVID-19 dans la population plus jeune. Cela soutiendra à son tour le développement de mesures de santé publique pertinentes afin d’optimi­ser la protection des enfants les plus vulnérables», explique le Dr Carine de Beaufort, pédiatre au sein du service d’Endocrinologie-Diabétologie Pédia­trique du CHL.

À propos de Predi-COVID

Predi-COVID a été lancé sous l’égide de la Task Force COVID-19 de «Re­search Luxembourg», dans le but de définir quels profils de patients peuvent être associés à un pronostic plus sévère. L’étude vise à identifier les caractéristiques cliniques, épidémiologiques et sociodémographiques, ainsi que des biomarqueurs spécifiques du virus SARS CoV-2 et du patient, pouvant aider à prédire l’évolution de la maladie chez un individu donné, en fonction notamment de son profil immunitaire. Predi-COVID contribue­ra à une meilleure compréhension de l’hétérogénéité observée dans la gra­vité et dans le pronostic de la maladie, permettant à terme une évaluation précise des patients infectés par le SARS-CoV-2 et des recommandations de soins plus personnalisées.

Predi-COVID est coordonné par le «Department of Population Health» (DoPH) du Luxembourg Institute of Health et dispose d’un consortium hau­tement interdisciplinaire d’instituts de recherche luxembourgeois, dont le «Department of Infection and Immunity» (DII) du LIH, Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL), le Laboratoire National de Santé (LNS), l’Université du Luxembourg, le Luxembourg Center for Systems Biomedicine (LCSB), le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et les Hôpitaux Robert Schuman (HRS). L’étude est cofinancée par le Fonds National de la Recherche (FNR) et par la Fondation André Losch.

 

«Nous sommes très reconnaissants à la Division de l’Inspection Sanitaire du Ministère de la Santé et à tous les autres partenaires impliqués pour l’excellente collaboration tout au long de l’étude. Nous pensons que cette approche hautement coopérative continuera de contribuer au bon dé­roulement du projet et de cette phase supplémentaire en particulier», dé­clare le Pr Markus Ollert, Directeur du «Department of Infection and Immu­nity» du LIH et co-investigateur princi­pal de Predi-COVID.

Une nouvelle dimension: le syndrome «COVID long»

Le syndrome post-COVID, également connu sous le nom de «COVID long» ou COVID chronique, s’est imposé en tant que condition médicale de facto, comportant la persistance des symp­tômes de la COVID-19 pendant plus de 3 semaines après l’infection ini­tiale. Les conséquences à long terme de la COVID-19 les plus fréquemment observées comprennent la tachycar­die, une fatigue extrême, des symp­tômes respiratoires, mais aussi des complications rénales, cardiaques, neurologiques et gastro-intestinales dans les cas les plus graves.

Cependant, la diversité des signes et des manifestations du «COVID long» nécessite des recherches plus appro­fondies sur ce syndrome émergent.

Début mai 2021, c’est-à-dire un an après le lancement de la phase de recrutement de patients, les premiers volontaires inclus dans l’étude ont été invités à participer au suivi final pré­vu dans le contexte de Predi-COVID. Dans le cadre de cette dernière phase, les participants sont amenés à remplir un nouveau questionnaire en ligne, spécialement développé par l’équipe de recherche afin de traiter et d’étu­dier spécifiquement les symptômes à long terme de la COVID-19.

«Jusqu’à présent, seuls certains des effets à long terme de la COVID-19 sur la santé ont été évalués par Predi-COVID. L’ajout d’un question­naire étendu dans le cadre de cette phase de suivi finale nous permettra de collecter des informations complé­mentaires ciblées sur un large spectre de signes ou symptômes chroniques potentiellement liés à la COVID-19, ce qui augmentera donc la valeur de l’étude ainsi que des projets dérivés associés», explique le Dr Fagherazzi.

En plus des symptômes précédem­ment évalués à travers les suivis an­térieurs, ce questionnaire final inclut une variété de nouveaux sujets et d’effets potentiels liés à la COVID-19.

Ceux-ci comprennent le stress et l’an­xiété, les émotions, les troubles de la mémoire, la fatigue extrême, la dou­leur, les allergies, les complications rénales, les complications cardiovas­culaires (telles que la tachycardie et la coagulation), les complications neurologiques (telles que la migraine), les complications gastro-intestinales, ainsi que tout autre symptôme pou­vant être apparu depuis le diagnostic initial.

«Alors que Predi-COVID célèbre son premier anniversaire, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous les participants qui nous ont déjà permis de collecter des données cliniques, biologiques, épidémiolo­giques et sociodémographiques signi­ficatives, qui nous aideront à terme à prédire la façon dont la maladie va évoluer chez un certain individu. Je tiens également à souligner à nou­veau l’importance de la participation à ce dernier suivi et du remplissage du nouveau questionnaire, ce qui fourni­ra des informations précieuses sur les caractéristiques encore peu claires du syndrome de COVID long», conclut le Dr Fagherazzi.

«Les conséquences à long terme de la COVID-19 les plus fréquemment observées comprennent la tachycardie, une fatigue extrême, des symptômes respiratoires, mais aussi des complications rénales, cardiaques, neurologiques et gastro-intestinales dans les cas les plus graves.»

 

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