Le fardeau des allergies ne cesse de s’alourdir, touchant un nombre croissant de personnes au Luxembourg et dans le monde puisqu’elles concernent entre 2 et 8 % de la population. Aujourd’hui mieux diagnostiquées, elles sont également plus nombreuses et toujours difficiles à traiter. Le Department of Infection and Immunity du Luxembourg Institute of Health (LIH) lance, en collaboration avec des partenaires nationaux, un nouveau projet de recherche qui a pour but de mieux évaluer le succès potentiel d’une désensibilisation et d’ajuster le traitement en fonction du profil de chaque patient. Un véritable espoir donc, et la perspective d’une avancée majeure dans le domaine de la médecine personnalisée.
Une allergie peut survenir à tout moment et à n’importe quel âge. Il s’agit d’une réaction inappropriée et excessive du système immunitaire, programmé pour protéger notre organisme des protéines étrangères.
En pratique, une substance étrangère (qu’on qualifie d’allergène) est identifiée à tort par l’organisme comme dangereuse, et ensuite attaquée par des anticorps pour être neutralisée et éliminée. Ce sont ces anticorps qui sont responsables de la libération de molécules provoquant les symptômes que l’on connaît: éruptions cutanées, démangeaisons, éternuements...
Une allergie est une réaction inappropriée et excessive du système immunitaire, programmé pour protéger notre organisme des protéines étrangères. |
Pour contrer les allergies, le seul traitement préventif efficace et durable consiste en une «désensibilisation». Il s’agit en fait de ce que l’on appelle également une «immunothérapie», à savoir une exposition progressive du système immunitaire à l’allergène. La dose administrée est augmentée graduellement jusqu’à atteinte de la dose, appelée dose d’entretien, permettant une tolérance à long terme de la substance étrangère.
C’est ce genre de thérapie qui est utilisé pour les allergies au pollen et aux piqûres d’insectes. L’efficacité du traitement est cependant très variable d’un patient à l’autre et pour l’instant impossible à définir à l’avance.
C’est sur base de ces constatations que le projet SYS-T-Act a été lancé, avec pour objectif de mieux prédire la
réponse de notre système immunitaire à une immuno-thérapie contre les allergies.
Le projet consiste, pour les chercheurs, à étudier l’activation d’une population de cellules immunitaires impliquées dans les réactions allergiques: les lymphocytes T. Des méthodes de pointe permettront d’analyser et comparer des échantillons de sang de patients allergiques au pollen et au venin d’insecte avant et au cours de l’immunothérapie.
«Nous voulons identifier des marqueurs biologiques présents dans le sang des patients qui permettraient de prédire la réaction du système immunitaire à un traitement antiallergique avant même de le commencer. Notre projet pourrait avoir un impact considérable sur le traitement des allergies en day to day. Avec une simple prise de sang, les médecins pourraient alors spécifiquement adapter le type, le dosage et la durée du traitement pour chaque patient»
explique le Pr Markus Ollert, directeur du Department of Infection and Immunity au Luxembourg Institute of Health, et coordinateur du projet.
Le projet, lancé fin 2016, intègre dans un premier temps une trentaine de patients volontaires dont la moitié sont
allergiques au pollen et l’autre moitié sont allergiques au venin d’abeille ou de guêpe. Par la suite, le projet vise à
inclure plus de 100 patients pour obtenir des résultats plus représentatifs. L’étude sera également étendue à l’allergie aux arachides et fruits à coque.
Le projet SYS-T-Act a pour objectif de mieux prédire la réponse de notre système immunitaire à une immunothérapie contre les allergies. |
Initié par le Department of Infection and Immunity du LIH, le projet Syst-T-Act est un projet collaboratif unissant les
compétences des chercheurs et des cliniciens.
Outre l’expertise des chercheurs du Luxembourg Institute of Health, le projet fait également appel aux compétences:
• Du service d’Immunologie-Allergologie du CHL, qui traite régulièrement des patients allergiques au pollen et au venin d’abeille et de guêpe par immunothérapie.
• De la Biobanque IBBL (Integrated Biobank of Luxembourg), de par son expertise dans la préparation et conservation des échantillons biologiques.
• Du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) de l’Université du Luxembourg, spécialisé dans la biologie des systèmes.
Il est financé par le Personalised Medicine Consortium, un consortium composé d’institutions nationales actives dans le domaine de la recherche biomédicale ne finançant que des projets de recherche translationnelle, c’est-à-dire dont les résultats générés en laboratoire pourront être directement appliqués au bénéfice des patients.
«C’est un projet novateur qui nous permettra, sur le long terme, de proposer des traitements personnalisés aux patients souffrant de différentes allergies. L’implication des patients est essentielle pour mettre au point des schémas
thérapeutiques améliorés au service de tous dans un futur très proche», déclare le Dr Sebastian Bode, clinicien-
chercheur au LIH et responsable de la réalisation pratique de l’étude.
Plus d’informations sur le Luxembourg Institute of Health: www.lih.lu
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